dimanche 9 décembre 2007

Le pont


Alain Cavalier filme Beatrix Beck comme l'ouvrière des mots, de l'écrire, qu'elle a toujours été. Ce stylo bille, qui forme le pont entre la décharge et le cimetière ("La décharge"), brille par sa transparence. L'encre descend tout doucement vers la pointe et le chemin qui se dessine, celui que papa Christian emprunta autrefois, se détache alors plein d'âmes à prendre : celle de l'illétré (dans "Moi ou autres"), celle de la misanthrope ("Plus loin mais où"). La main gauche accompagne, encourage, la marche obstinée ignorée du temps. C'est "l'institutrice", la "marraine". "J'aime pas écrire mais tout outil doit travailler" pourrait inscrire avec malice, la main droite.

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