Paysagiste, Helmi Biese (1867-1933) a fixé son regard sur la feuille et a su, en retour que contrairement à ses consoeurs (Schjerfbeck, Danielson-Gombogi), elle devait rester en Finlande.
mercredi 17 décembre 2008
vendredi 12 décembre 2008
Nobel de solitude 3
Elliott Carter a 100 ans. Et tous les Elliott Carter qui sont en lui attendent au bord de la scène dressée à Carneggie Hall (cf. article du New York Times) : il n'est pas seul, il le sait - mais qui d'autre s'en doute? Il lève la main, les salue ces Elliott Carter moins résistants que lui. Il leur a survécu. Ils l'attendent dans l'ombre.
mardi 9 décembre 2008
Nobel de Solitude 2
Willi Ronis 98 ans expose à Paris sur le nu.
Sur France Musique, on fête le centième anniversaire de Messiaen.
Germaine Tillon, soeur Emmanuelle attendent dans les rayons beaux livres, biographies, classiques, témoignages.
La jeunesse nous fatigue, alors nous inventons les centenaires.
dimanche 7 décembre 2008
samedi 6 décembre 2008
Lumière des babéliens
Son exubérance calculée me fatigue. C'est, de loin, le plus babélien d'entre nous. Il collectionne les langues. Après le cours, il parle russe au doyen de notre groupe, P. 75 ans.
P., discret, habillé de manière toujours impeccable comme quand il était conservateur à la BNF, a appris seul, le russe, le hongrois, le turc, un peu de polonais.
Il se souvient de Brest, un matin d'avril 40 : le corps expéditionnaire entraîné pour partir en Finlande et finalement envoyé à Narvik, défilant, ski de fond sur le dos.
*
A la bibliothèque, M. s'enthousiasme, à sa manière finlandaise, sobre : et oui je connais 22 Pistepirkko. Ce groupe minimaliste de blues d'Helsinki a même tourné ici et j'ai raté ça... Reste, comme me le dit M., leur best of, qui arrive bientôt.
vendredi 5 décembre 2008
Aube du vin
cette musique
fille de Loth
tu l’offres comme écrin de silence
quand le père s'efface
pour que le père s'efface
fille de Loth
tu l’offres comme écrin de silence
quand le père s'efface
pour que le père s'efface
Nobel de solitude
Levi-Strauss, la semaine dernière, Manoel de Oliveira aujourd'hui. Les "100 premières années étaient les plus faciles" disait Jünger. Grand âge, grand large ?
lundi 1 décembre 2008
samedi 29 novembre 2008
vendredi 28 novembre 2008
lundi 24 novembre 2008
vendredi 21 novembre 2008
Verrous du rituel
C'est une ombre. Une ombre avec des dents. Qui voudrait se souvenir de sa voix ? C'était cinq minutes plus tôt. Plus elle parlait, plus elle fuyait la fonction, disparaissait avec chaque parole. La tranchée du masque s'obscurcissant. Les derniers mots totalement détachés du visage, porte-torche de l'auctoritas.
jeudi 13 novembre 2008
"Comme une pierre"
"Je vais, tête baissée, jusqu'au coin de la rue. Cela fait presque trente ans que j'arpente cette rue[la rue Saint-Denis à Montréal]".
"Vent glacial. Je m'engouffre dans le café. Je file m'asseoir au fond, près du calorifère. Je sors un bouquin. Du thé vert. je fais partie du paysage. Je ne regarde plus rien. On ne me voit plus. J'existe enfin. Comme une pierre".
Dany Laferrière, "Connaissez-vous un alligator qui a écrit ?" in Assises du roman, Christian Bourgois Editeur.
mardi 11 novembre 2008
Le temps des triumvirs
"Le temps m'enseigne la sagesse
alors que l'Histoire m'apprend l'ironie"
Mahmoud Darwich, La terre nous est étroite
alors que l'Histoire m'apprend l'ironie"
Mahmoud Darwich, La terre nous est étroite
lundi 10 novembre 2008
Le Marsyas de Walter Runeberg
dimanche 9 novembre 2008
lundi 27 octobre 2008
Jan
Jan
Jan le bassiste
Jan part pour Antwerpen.
Jan aux lèvres brûlées recule sur le pont
la mer n'est qu'une nuit de plus et son billet
sèche dans sa poche.
La rive
est un rêve dont on
parle la langue
longtemps avant
de prononcer un mot.
Jan est seul sur le pont et
il sera seul à quai
dans la brume
hors la brume.
J'écrirai : "Jan sonne" et son père ouvrira.
Pourtant Jan déviera
changera de route et quittera Antwerpen
sans ouvrir la bouche.
Le rêve de Jan sera sans langue.
Il quittera la ville comme
il a quitté l'île et contourné
le nom du père.
Jan le bassiste
Jan part pour Antwerpen.
Jan aux lèvres brûlées recule sur le pont
la mer n'est qu'une nuit de plus et son billet
sèche dans sa poche.
La rive
est un rêve dont on
parle la langue
longtemps avant
de prononcer un mot.
Jan est seul sur le pont et
il sera seul à quai
dans la brume
hors la brume.
J'écrirai : "Jan sonne" et son père ouvrira.
Pourtant Jan déviera
changera de route et quittera Antwerpen
sans ouvrir la bouche.
Le rêve de Jan sera sans langue.
Il quittera la ville comme
il a quitté l'île et contourné
le nom du père.
jeudi 16 octobre 2008
« Ripreso il pugnale con la mano istanca », Cellini
lundi 6 octobre 2008
Trop heureux pour être d'ici
vendredi 1 août 2008
Radio nationale norvégienne
Le soir sur NRK P1, j'entends "Et rom" d'Elin Furubotn, que j'écoute ensuite en boucle. Le lendemain, la liste comprend deux titres en anglais : à 10h08, “Raindrops keep fallin' on my head” par B. J. Thomas et à 10h50, “Everyday's a holiday” chanté par Mel Tormé. Mais c'est le norvégien qui constitue la vraie musique de cette matinée.
jeudi 31 juillet 2008
mercredi 23 juillet 2008
mardi 22 juillet 2008
J'apprends à respirer
celui qui parvient à traverser le
fleuve de ce monde ne connaît ni le
temps ni l'espace pour le dire
écoute les bauls
fleuve de ce monde ne connaît ni le
temps ni l'espace pour le dire
écoute les bauls
jeudi 5 juin 2008
Langue/langue/langues
Non pas que la poésie soit la mémoire de la langue (Roubaud, La bibliothèque de Warburg), mais ce qui coupe ras dans le sens de la longueur : la Langue, cette Babel imposée, la chaîne de l'asservi. Mieux vaut les langues pour que la langue singulière absorbée nous la buvions, peuple qui sabote la Langue y inscrivant langues et langues. Acide palimpseste. L'anti-rhétorique : moins la "porte vers" que "la fenêtre sur".
Va la confianza en caída libre
Voilà les paroles de sagesse que je laisse dérouler dans ma tête
Ça n’est jamais ce n’est pas ce n’est plus
que cette part
l’élite de cette part
m’est insupportable
cette part en ses notables ses fonctionnaires ses instituteurs ses curés
cette part locale qui s’écrit qui ruine au cœur de ce que tu entends
mais écoutes-tu vraiment ?
non jamais plus que ce que tu en dis
et puis à l'exception de ce froid nouveau, rien d'engageant dehors ?
Pas même la tentation de faire cracher le distributeur de "Bonne année"
même quand dans l’immense soir de cet instant
les Nations Unies appellent /et appellent nettement plus cette fois/
il faut un deuxième tour
il faut de la transparence
il faut une histoire universelle un substrat pédagogique
rendre
au sommeil la patience de
cette part
Ça n’est jamais ce n’est pas ce n’est plus
que cette part
l’élite de cette part
m’est insupportable
cette part en ses notables ses fonctionnaires ses instituteurs ses curés
cette part locale qui s’écrit qui ruine au cœur de ce que tu entends
mais écoutes-tu vraiment ?
non jamais plus que ce que tu en dis
et puis à l'exception de ce froid nouveau, rien d'engageant dehors ?
Pas même la tentation de faire cracher le distributeur de "Bonne année"
même quand dans l’immense soir de cet instant
les Nations Unies appellent /et appellent nettement plus cette fois/
il faut un deuxième tour
il faut de la transparence
il faut une histoire universelle un substrat pédagogique
rendre
au sommeil la patience de
cette part
mardi 27 mai 2008
Se citant de nouveau
Il faut une clarification entend-on alors qu'il court de plus belle sur les quais fuyant et précipitant la furie de Rudra le hurleur
*
Le pas sèche déjà
Pour autant
Le voilà son petit discours
*
Le pas sèche déjà
Pour autant
Le voilà son petit discours
il est prêt à s’embaumer :
Non pas gagner du temps mais retourner le temps. Courir comme éclipse du social tyrannique, celui des conventions, des ambitions, des déceptions. Petite mystique de la course comme capitalisme portatif : le profit du macro-temps intérieur.
S’embaumer
Alors il s’épuise à garder les yeux ouverts derrière les lunettes tachées, mais au lieu de se laisser glisser dans le puits avec délice, il lance, de manière étonnante, la première jambe assez loin du matelas pour que la seconde réponde plus docilement.
Clavier, écran, index à l'ongle sale.
De la touche ovale jaillit alors un sifflement reptilien suivi d’un ronflement presque comique.
De la touche ovale jaillit alors un sifflement reptilien suivi d’un ronflement presque comique.
ph. 2731
Meredith Monk in Sweden
Meredith dit : "Choosing companions" et Thelonius répond : «Well »
D’avant le temps la parole
Meredith dit : "eh yo, eh yo eh yo, eh eh eh yo..." écho renouvelé du même, du semblable, du fond du miroir.
Au loin le chemin des compagnies
Meredith et son « New York requiem» 8 ans avant le 11 sept.
For « all kinds of Loss »
Meredith pense à Wozzek
qui rase encore et encore le capitaine
pas même le pouvoir à portée de lame ?
l'absence des mots comme baume harmonique
cette rame de l'anti-hystérie
le temps traversé par le milieu
vendredi 9 mai 2008
Place Nationale
Un siècle d'histoire ouvrière, de luttes. La porte s'ouvre. On découvre une perspective inconnue à l'époque où l'on vivait là-bas, à Billancourt. Lumière qui ne vous inspire pas. Le quartier est passé à autre chose. Histoire lisse de sages nantis. On en revient toujours pas.
Allez écouter cette excellente émission de France Culture (Sur les Docks) qui témoigne avec justesse du Billancourt de 68.
mercredi 7 mai 2008
mardi 6 mai 2008
mercredi 23 avril 2008
mercredi 9 avril 2008
samedi 5 avril 2008
Morphologie urbaine
Missä on "hirviön silmä" ? Où est "l'oeil du monstre" ?
Quand Jyrki Kiiskinen convoque ce regard dévorant, retourne-t-il le miroir ou compte-t-il sur la vitesse (lumière+oubli) pour déchirer l'épaisseur des apparences ?
Quand Jyrki Kiiskinen convoque ce regard dévorant, retourne-t-il le miroir ou compte-t-il sur la vitesse (lumière+oubli) pour déchirer l'épaisseur des apparences ?
samedi 22 mars 2008
Porte
vendredi 14 mars 2008
Le marbrier
Je repasse devant le marbrier. Tout à l’heure, quelqu’un travaillait dans un atelier, au fond d’une cour. Je jette un coup d’œil à l’une des pierres tombales : « Alex D. 1989-2007 ».
18 ans, nom de Dieu. L’âge de ce gamin là-bas, en train d’attendre un autre lycéen qui tarde. Je frissonne moins à cause de ce bouton qui manque à mon blouson et du vent de novembre que parce que j'ai alors la sensation d’être transpercé par un tison de glace, comme à chaque fois que l’idée de la mort fait plier le doute : objet sans équivoque, annonce qui arme l’irrévocable.
18 ans, nom de Dieu. L’âge de ce gamin là-bas, en train d’attendre un autre lycéen qui tarde. Je frissonne moins à cause de ce bouton qui manque à mon blouson et du vent de novembre que parce que j'ai alors la sensation d’être transpercé par un tison de glace, comme à chaque fois que l’idée de la mort fait plier le doute : objet sans équivoque, annonce qui arme l’irrévocable.
lundi 3 mars 2008
Riposte
virgule que l'on ramasse
que l'on voudrait nouer
comme tout ce qui encombre
dans cette phrase indigente
de l'origine pour qui
les blessures sont la paresse
de l’innocence
que l'on voudrait nouer
comme tout ce qui encombre
dans cette phrase indigente
de l'origine pour qui
les blessures sont la paresse
de l’innocence
Lokaltid (heure locale)
l’horizon renversé s’écoule et ton cri
n'est le chiffre que
d'une peur ralentie
entre le lié et le délié
d'une épreuve
qui dépouille le soi consentant
à fêter sa perte
n'est le chiffre que
d'une peur ralentie
entre le lié et le délié
d'une épreuve
qui dépouille le soi consentant
à fêter sa perte
lundi 25 février 2008
Peut-être mon nom
l'éternité se repose encore
et des décombres du présent
tu retires un nom
alors sans ta bénédiction
j'irai voler un peu d'été
puis
me rendormirai
il n'y aura plus
d'autre sanctuaire
que ton regard
et des décombres du présent
tu retires un nom
alors sans ta bénédiction
j'irai voler un peu d'été
puis
me rendormirai
il n'y aura plus
d'autre sanctuaire
que ton regard
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