Le texte paraît le 20 mars 1974, un mois avant le 25 avril qui paraît pourtant si loin car Seabra s'est éloigné, jeune, du pays natal. En ce sens, le texte défend un réalisme de la distance et de la traversée. Celui de l'être nu qui avance dans l'hiver des villes. Exilé plus que flâneur cosmopolite, il ne se laisse jamais dominer par l'aigreur, la colère. Même quand les flics français le traitent comme un chien. Poèmes dans et hors la langue héritée, ce portugais passé au crible du français plus qu'à celui du catalan (pourtant si cher à l'auteur).
Difficile de savoir, au fond, si Seabra célèbre ou règle son compte au réalisme, en dehors de cette exigence de l'ici et maintenant, témoignant de la chair désirante et souffrante. En revanche, l'homme aux mille langues, comme d'autres ont mille ruses, a produit de sa marge prophétique (occitanie, catalogne) des voies précieuses vers la Russie, l'Inde (anthologie préparée avec sa femme sur les poètes indiens de Goa), la Chine, la scène lyrique beat...
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